C’est ce lundi 25 janvier qu’est lancé le « Beauvau de la sécurité ». Syndicats de police et représentants de la gendarmerie se retrouvent au ministère de l’Intérieur, place Beauvau, invités par le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Emmanuel Macron souhaite enclencher une réforme de la police, alors que le contexte est particulièrement tendu par la loi de sécurité globale et des affaires de violences policières. Cette conférence, qui durera jusqu’en mai prochain, a pour but d’« améliorer les conditions d’exercice » des forces de l’ordre et de « consolider » les liens avec les Français.
Le Ministre de l’Intérieur prévoit de se déplacer toutes les semaines dans les commissariats et les brigades de gendarmerie, où des cahiers de doléances seront mis à disposition des agents. Des rencontres sont également prévues avec des « élus locaux », le « monde de l’entreprise » et des « citoyens ».
Syndicats, cadres de l’administration mais aussi parlementaires et maires, issus de communes rurales et urbaines, seront réunis toutes les deux semaines à Beauvau par le ministre de l’Intérieur pour assurer un suivi régulier de ces « chantiers ». Dans ces chantiers, des débats citoyens sont également prévus.
Lors de ses séances seront abordés les « sept péchés capitaux » exposés par Gérald Darmanin fin novembre devant la commission des lois de l’Assemblée nationale : la formation, l’encadrement, les moyens humains et matériels, la captation de vidéos – au centre de la controverse dans la loi Sécurité globale –, la réforme de l’IGPN – accusée de manquer d’indépendance – et le lien entre forces de l’ordre et population, dégradé par la succession d’affaires de violences policières.
Les syndicats ne manqueront pas de faire valoir leurs revendications et restent vigilants quant à la tournure que pourraient prendre les débats.
Il s’agit d’un « alibi de l’inaction », a indiqué, le député LR Éric Ciotti, dans le Journal du dimanche , qui aurait préféré d’emblée une « grande loi de programmation » : « Le diagnostic, tout le monde le connaît : le malaise de la police, sa paupérisation. Et il en est de même pour la justice, d’ailleurs. Je redoute donc que ce temps supposé d’échange soit l’alibi de l’inaction », déclare-t-il.
Les conclusions de ces échanges doivent servir de base à la future loi d’orientation et de programmation de la sécurité intérieure (Lopsi) prévue en 2022.