Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont généré des dépenses exceptionnelles en matière de sécurité, impactant lourdement les finances de la police et de la gendarmerie. Ces dépenses s’élèvent à 814 millions d’euros pour la police (2020-2024) et 327 millions d’euros pour la gendarmerie (2022-2025), répartis entre salaires, dépenses opérationnelles et investissements. Ces montants dépassent les estimations initiales, accentuant les tensions budgétaires dans ces institutions.
Mobilisation massive et primes coûteuses
Durant les Jeux, la mobilisation quotidienne atteignait 35 000 agents, avec un pic de 45 000 forces de l’ordre pour la cérémonie d’ouverture. Les primes attribuées à ces agents ont représenté une dépense majeure : 203 millions d’euros pour les policiers et 130 millions d’euros pour les gendarmes. À cela s’ajoutent les coûts des heures supplémentaires, qui s’élèvent à 81 millions d’euros pour les policiers, et la mobilisation des réservistes, estimée à 25,7 millions d’euros pour la gendarmerie.
L’hébergement des forces de l’ordre a également représenté une charge importante : 230 millions d’euros pour la police et 67 millions d’euros pour la gendarmerie, complétés par 28 millions d’euros pour l’alimentation et 8 millions pour la rénovation des cantonnements. Ces dépenses logistiques, bien qu’essentielles, ont contribué à l’inflation des coûts globaux.
Un budget dépassé et des sacrifices budgétaires
Le rapport indique que les dépenses pour la sécurité des Jeux ont été supérieures aux prévisions initiales, sans que les montants prévus au départ aient été communiqués par les pouvoirs publics. De plus, la crise en Nouvelle-Calédonie en 2024 a généré des surcoûts supplémentaires, estimés à 125 millions d’euros pour la gendarmerie et 30 millions d’euros pour la police nationale.
Ces dépassements ont exacerbé la crise financière dans les deux institutions. La gendarmerie a dû suspendre le paiement de deux tiers de ses loyers à l’automne 2024, faute de crédits suffisants. Selon le rapport, cette mesure d’économie restera en vigueur jusqu’à l’allocation de nouveaux fonds. La police nationale, quant à elle, a dû réduire de 80 % son plan de renouvellement automobile, renonçant à remplacer 2 036 véhicules sur les 2 628 prévus pour 2024.
Une gestion critiquée et des conséquences durables
Le sénateur Bruno Belin a critiqué la gestion de ces surcoûts, soulignant leur impact à long terme sur les finances publiques et les capacités opérationnelles des forces de l’ordre. La crise budgétaire pourrait limiter la modernisation des infrastructures et des équipements, entravant la capacité des institutions à répondre à de futures missions.
Ces dépenses colossales soulignent également les défis liés à l’organisation de grands événements internationaux, où la sécurité devient un poste budgétaire prépondérant. En dépit des critiques, l’investissement dans la sécurité a permis de garantir la tenue des Jeux dans des conditions optimales, mais au prix d’importantes concessions financières et organisationnelles.