Éric Comyn, adjudant de gendarmerie, a perdu la vie lors d’un refus d’obtempérer à Mougins, deux jours plus tôt. Des hommages lui sont rendus ce mercredi 28 août. Lors de l’un d’eux, sa veuve a exprimé sa colère, dénonçant « l’insuffisance » de la France face aux auteurs de délits routiers.
Les mots forts de madame Comyn : « Je remercie ma tendre France d’avoir tué mon époux. »
« Je remercie ma tendre France d’avoir tué mon époux. » Ces mots lourds de sens sont prononcés par Harmonie Comyn, la veuve du gendarme de 54 ans, mortellement percuté par un automobiliste à Mougins (Alpes-Maritimes). Elle s’exprime lors de l’hommage rendu à son mari à Mandelieu-la-Napoule, où il officiait au sein du peloton autoroutier.
Une peine immense et des questions sans réponses Harmonie Comyn dénonce « l’insuffisance » de la France, « son laxisme et son excès de tolérance. »
Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législateurs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins soient vraiment punis ?
« Je ne parle pas d’étranger, mais de récidiviste, » poursuit-elle, un mouchoir serré dans la main. « 1981 n’aurait jamais dû exister, » dit-elle en référence à l’abolition de la peine de mort cette année-là. « Quelle est la suite pour ce meurtrier ? »
« Réduction de la peine pour bonne conduite, et il recommence, » projette la veuve, exprimant sa douleur par une voix serrée.
Et nous alors ? Plus de fils, plus de frère, plus de papa. Mais nous, nous avons pris la perpétuité d’ajouter; la voix brisée, Harmonie Comyn, sur le parvis de la Mairie de Mandelieu-la-Napoule.
« Mon tendre et regretté époux » : la veuve évoque un homme « attentionné, un papa merveilleux, juste et aimant. »
Le maire de la commune, Sébastien Leroy, affirme pour sa part : « Aujourd’hui, Mandelieu est blessé au cœur. » Avec un ton solennel, il promet : « Je peux faire une promesse à vous, à vos enfants : nous serons toujours à vos côtés. » C’est notre devoir de veiller sur vous comme il a veillé sur nous. »
Sur place, une centaine de personnes, forces de l’ordre, pompiers, habitants, observent une minute de silence avant d’écouter la Marseillaise.
Un autre hommage à Mougins
Un autre hommage a eu lieu plus tôt dans la matinée, à Mougins, sur le parvis de l’îlot de police municipale. « Cette soirée du 26 août sera à tout jamais marquée par la peine, le chagrin, la colère, » déclare au micro Richard Galy, le maire. « Comment ne pas être en colère face à la folie meurtrière à laquelle sont quotidiennement confrontées nos forces de l’ordre ? Comment ne pas être en colère face à la passivité des suites judiciaires dont on attend urgemment qu’elles aillent plus vite et plus fort ? »
L’Adjudant Eric Comyn, laisse derrière lui une femme et deux adolescents de 12 et 16 ans.