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Un homme tué par un gendarme après un refus d’obtempérer

L'auteur avait pris la fuite et a été retrouvé quelques minutes après les faits, selon les gendarmes. [MYCHELE DANIAU / AFP]

Dans la nuit du jeudi 25 au vendredi 26 juillet 2024, un homme de 28 ans est décédé après avoir été touché par le tir d’un gendarme suite à un refus d’obtempérer dans la zone commerciale de Fenouillet, au nord de Toulouse. Les circonstances entourant cet incident tragique ont suscité une vive émotion et plusieurs réactions, tant de la part des forces de l’ordre que de la communauté des gens du voyage à laquelle appartenait la victime.

Un véhicule recherché et une confrontation fatale

Les premiers éléments de l’enquête, communiqués par le procureur de la République, révèlent que les gendarmes ont été dépêchés dans la zone commerciale de Fenouillet après que des témoins ont signalé un Renault Scénic blanc. Ce véhicule avait été aperçu plus tôt dans la journée et était lié à une tentative de vol à la roulotte dans une voiture à Fenouillet. Lorsqu’ils ont tenté d’intercepter le véhicule jeudi soir, peu avant 22 heures, le conducteur a refusé de se soumettre au contrôle de gendarmerie.

Après une tentative de fuite, le véhicule s’est retrouvé dans une impasse avant de foncer à vive allure vers le restaurant Burger King, à Fenouillet. À proximité de ce fast-food, deux gendarmes à pied se sont positionnés pour appréhender le conducteur. Cependant, l’un des gendarmes a été heurté par le véhicule, incitant les gendarmes à ouvrir le feu. Une balle a traversé l’appuie-tête du conducteur, le touchant à la tête. Malgré une évacuation rapide vers l’hôpital Purpan, le jeune homme est décédé durant la nuit.

Le véhicule s’est alors encastré dans la borne de commandes du Burger King. À bord, se trouvaient également une femme, probablement la compagne du conducteur, et une petite fille de six mois. Ces dernières ont rapidement quitté les lieux après l’incident.

Réactions de la communauté et tensions à l’hôpital

La victime appartenait à la communauté des gens du voyage. Suite à l’annonce de sa mort, une partie de cette communauté s’est rassemblée à l’hôpital Purpan, créant des tensions qui ont nécessité l’intervention de la police. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour ramener le calme. Le CHU de Toulouse a confirmé la présence d’un grand nombre de proches de la victime et a signalé des dégradations matérielles sur l’établissement hospitalier.

De plus, le procureur de la République a rapporté des dommages dans la nuit à proximité de Ginestous, notamment l’incendie d’engins de chantier sur le site du cimentier Lafarge, potentiellement lié à la mort du jeune homme.

Enquêtes en cours

Trois enquêtes distinctes ont été ouvertes pour élucider les circonstances de cet incident. La première, menée par la brigade de recherches de la compagnie de Toulouse Saint-Michel, concerne le vol commis le matin sur un parking. La seconde, menée par la section de recherches de Toulouse, se concentre sur le refus d’obtempérer aggravé. La troisième enquête, la plus délicate, est conduite par l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) pour le tir mortel, qualifié juridiquement de « violence par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».

Les deux gendarmes impliqués, en état de choc, ont été examinés dans un établissement hospitalier avant d’être placés en garde à vue pour leur audition par l’IGGN.

Prochaines étapes et suivi de la procédure

Le parquet supervise les différentes étapes de l’enquête, y compris l’audition de la compagne de la victime, qui n’a pas encore pu être entendue, et la poursuite de l’interrogatoire des témoins présents lors de l’incident. Les autorités examineront également les images des caméras de vidéosurveillance pour reconstituer précisément le déroulement des événements. Une autopsie de la victime est prévue à l’institut médico-légal de Rangueil à Toulouse, le lundi 29 juillet, pour apporter des éclaircissements supplémentaires sur les circonstances de la mort.

Rédigé par pandore

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