Le nombre d’agents des forces de l’ordre blessés en mission atteint un niveau sans précédent depuis 2012, souligne une étude de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP).
10.790 agents blessés
Cette étude rendue publique aujourd’hui annonce une hausse de 15% du nombre de policiers et gendarmes blessés « en mission ». Dans les détails, ils étaient 10.790 agents des forces de l’ordre blessés, policiers et gendarmes inclus.
Les « missions » des forces de l’ordre concernent tous les faits survenus lors d’une opération de maintien de l’ordre, de sécurité publique, d’investigation, de renseignement. Est également comptabilisée la prise en charge de personnes privées de liberté.
En revanche, ce chiffre exclut les forces de l’ordre blessées et tuées « en service », c’est-à-dire lors des interventions durant les heures de permanence ou d’astreinte.
Les résultats de cette étude de l’ONDRP peuvent renforcer le mouvement de colère de la police. « L’étude confirme l’augmentation tendancielle des blessures ’en mission’ pour les deux forces », commente Christophe Soullez, chef de l’ONDRP.
Outre le mouvement des « Gilets Jaunes » en fin d’année, une hausse visible les mois et les années précédents n’est pas à négliger. Chez les policiers, la hausse est de 16%, contre 13% pour les gendarmes. Dans 11% des cas, les blessures des policiers étaient provoquées par une arme.
Pour la gendarmerie, 48% des militaires blessés lors d’opérations de police résultent d’une agression. En revanche, 25 agents ont été tués en mission ou en service, soit 10 de plus qu’en 2017.
« Un manque de réponse pénale »
Le représentant de SGP Police-FO, Yves Lefevbre, explique ces augmentations régulières par « le manque de réponse pénale ». S’il se dit « contre » les peines planchers, il estime qu’il suffirait « d’appliquer la loi et de faire purger les peines prévues en cas d’agression d’agent de police ».
Dans le Code pénal, le fait de commettre des violences entraînant une interruption de travail de plus de huit jours sur les forces de l’ordre constitue une circonstance aggravante, la peine passant alors de 3 à 5 ans. Mais, d’après les syndicats policiers, ces peines ne sont « quasiment jamais » appliquées. « On le dit à tous les présidents de la République, à tous les ministres de l’intérieur. Il existe un sentiment d’impunité. »