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Deux personnes sont mortes la nuit dernière et des centaines d’autres blessées. Le haut-commissaire parle d’une situation « insurrectionnelle ».
La situation est extrêmement tendue à tel point qu’Emmanuel Macron a convoqué ce mercredi 15 mai un conseil de défense et de sécurité nationale.
Face à l’escalade des violences, le président Emmanuel Macron a appelé au calme dans un courrier adressé aux représentants calédoniens. Il a condamné les violences comme « indignes » et a souligné la nécessité de trouver un consensus entre indépendantistes et loyalistes avant la réunion du Congrès prévue avant fin juin.
L’adoption d’une réforme controversée
Les émeutes, déclenchées par l’adoption d’une réforme constitutionnelle controversée par l’Assemblée nationale. Cette réforme, visant à élargir le corps électoral, a été perçue par les indépendantistes comme une menace à leur influence politique, exacerbant les tensions déjà existantes.
Cette réforme permet à un plus grand nombre de résidents de participer aux élections locales, une mesure que les indépendantistes considèrent comme diluant leur base électorale.
Mesures de Sécurité Renforcées
En réponse à la situation insurrectionnelle, le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé plusieurs mesures de sécurité. Plus de 140 personnes ont été interpellées depuis le début des émeutes, avec plusieurs dizaines placées en garde à vue. Les forces de l’ordre ont été renforcées par des unités du GIGN, du RAID, des escadrons de gendarmes mobiles et des sections de la CRS 8, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines.
Renforcement Militaire et Intervention Gouvernementale
Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a demandé le renfort de l’armée pour protéger des sites stratégiques, notamment l’aéroport. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, a annoncé l’envoi de renforts supplémentaires pour aider à stabiliser la situation. Lors d’une conférence de presse, Louis Le Franc a décrit la situation comme « insurrectionnelle », soulignant la gravité des troubles et l’engagement des forces de sécurité pour rétablir l’ordre.
Incidents violents et victimes
Les émeutes ont conduit à des scènes de violence intenses, notamment à Nouméa, la capitale de l’archipel. Deux personnes ont été tuées par balle, l’une par un tir d’un garagiste défendant son entreprise, et une autre dans des circonstances encore non élucidées. Les autorités ont rapporté de nombreux incendies et pillages, touchant des commerces, des infrastructures et des établissements publics comme des écoles et des collèges. Les violences ont également provoqué des centaines de blessés, y compris parmi les forces de l’ordre.
Couvre-feu et Fermeture de l’Aéroport
Le couvre-feu de 18 à 6 heures est prolongé « autant que nécessaire » dans le Grand Nouméa (correspondant à l’aire urbaine de la capitale de l’archipel), tout comme l’interdiction de se rassembler et celles de porter une arme et de vendre de l’alcool. L’aéroport de Nouméa est fermé depuis lundi jusqu’à nouvel ordre.
Perspectives et Défis
La crise en Nouvelle-Calédonie pose des défis complexes pour le gouvernement français. La nécessité de maintenir l’ordre tout en répondant aux aspirations des indépendantistes et des loyalistes demande un équilibre délicat. Le dialogue entre les différentes parties sera crucial pour éviter une escalade supplémentaire et trouver une solution pacifique et durable. Ce sont les violences les plus fortes en Nouvelle-Calédonie depuis les années 1980.
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