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Ils ont été jugés pendant cinq semaines par la Cour d’assises spéciale de Paris dans le procès des attentats de Trèbes et Carcassonne. Les sept accusés des attentats qui ont fait quatre morts en 2018, dont le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à quatre ans de prison ferme. Cédric Beltrame, l’un des frères d’Arnaud Beltrame, a bien voulu revenir sur cette terrible affaire devant le Pandore.
Le Pandore – Quel est votre réaction après le verdict ?
Cédric Beltrame – Même si presque six ans se sont passés depuis les attentats de Trèbes et Carcassonne, il faut reconnaitre que la Justice a effectué son travail pour identifier les possibles complices ou personnes qui auraient pu aider ou influencer le terroriste islamiste.
Le Pandore – Qualifieriez-vous Arnaud de héros ?
Cédric Beltrame – Oui, je pense qu’on peut qualifier mon frère, le colonel Arnaud Beltrame, de héros. Il a fait preuve d’un courage et d’un dévouement exceptionnels en s’échangeant contre une otage lors de l’attaque terroriste. Son sacrifice a permis de sauver la vie de l’otage et a contribué à l’arrestation du terroriste. L’histoire a été racontée maintes fois et Julie, l’otage sauvée, a exprimé sa gratitude et sa reconnaissance. Il y a plus de 400 places, sites en France qui honorent son nom.
Rappelons-nous le président de la République française, Emmanuel Macron, qui avait qualifié le colonel Beltrame de « héros » dans son éloge funèbre. Il a déclaré que « le nom d’Arnaud Beltrame devenait celui de l’héroïsme français, porteur de cet esprit de résistance qu’est l’affirmation suprême de ce que nous sommes ».
Arnaud a été décoré de la Légion d’honneur à titre posthume par le président Macron. Cette décoration est la plus haute distinction honorifique française et est généralement décernée pour des actes de bravoure et de dévouement exceptionnels.
De nombreux médias français et étrangers ont qualifié mon frère, le colonel Beltrame, de héros. Le journal Le Monde a écrit que « son acte de courage extraordinaire a fait de lui un symbole de la résistance française face au terrorisme ».
Le public français a également exprimé son admiration pour Arnaud. Des milliers de personnes se sont rassemblées pour assister à ses obsèques et de nombreuses rues et places ont été rebaptisées à son nom.
Le Pandore – Estimez-vous qu’Arnaud s’est sacrifié ou qu’il s’est battu ?
Cédric Beltrame – Il est allé au combat, comme le plus haut gradé sur les lieux, comme un gendarme, comme un militaire de formation, comme un ex-membre de l’EPIGN, mais aussi comme un homme, un citoyen français qui se dresse devant l’horreur du terrorisme islamiste.
Comme rappelé dans la plaidoirie, « Vos gueules les gars reculez, je prends, je prends » est l’avant dernier ordre donné par le lieutenant-colonel Beltrame dans sa carrière et dans sa vie. Mais aussi ce qui a déterminé Arnaud à dépasser la colonne du PSIG et à engager cette discussion avec le terroriste que nous avons pu écouter (audio fascinant ; souvent on a des images sans le son et là, le coeur de ce procès repose sur des voix sans images…), ce qui a déterminé Arnaud à avancer c’est que tout montre dans le dossier sa certitude qu’il allait prendre le dessus sur le terroriste. Sa certitude qu’il partait non pas en victime expiatoire mais pour un combat dont il était convaincu de sortir vainqueur.
Comme l’a très bien dit notre maman devant la Cour d’assises : « Du fait de sa nature et de son métier, il était évident qu’il allait intervenir. Je l’imagine très bien se dire “Je vais l’avoir ce terroriste”. Mon fils ne s’est pas sacrifié, il a combattu jusqu’à la mort. Enfin quelqu’un qui a du courage, quelqu’un qui n’est pas lâche ! Quand on voit quelqu’un se faire agresser, on se bouge. On n’est pas des assistés. »
Durant le procès, il a été rappelé l’intensité du combat et le fait qu’Arnaud « a aussi beaucoup abimé » le terroriste islamiste. Mais aussi « c’est qu’en réalité, c’est Arnaud Beltrame qui a tué le terroriste islamiste. Non pas tué définitivement, mais il lui a causé une blessure qui par sa gravité aurait sans doute entraîné sa mort dans les heures suivantes ».
Le Pandore – « Qui ose vaincra », c’est la plaque déposée sur la tombe de votre frère, c’était la devise des parachutistes de la France libre. Cela lui correspond ?
Cédric Beltrame – Arnaud était effectivement un « para », chuteur opérationnel, ex-membre de l’EPIGN… Cela lui correspond, et nous avons aussi eu des résistants morts au combat dans notre famille en Bretagne…
