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50% du nombre total d’agressions contre la gendarmerie ont eu lieu dans les territoires d’Outre-mer

Le général Lionel Lavergne, commandant de la gendarmerie d’Outre-mer depuis un an, a été auditionné par la Délégation sénatoriale aux Outre-mer le 25 janvier, dans le cadre du rapport d’information sur l’adaptation des modes d’action de l’État dans les Outre-mer. Lors de son audition, le général a souligné la nécessité pour l’État de s’adapter en permanence aux spécificités des territoires ultramarins, et a mis en avant la coopération et la co-construction comme des éléments clés de cette adaptation.

La gendarmerie dans les Outre-mer compte 7200 militaires et civils, répartis sur les trois océans et l’Amérique du Sud, avec la Guyane. Ce contingent comprend 3900 officiers et sous-officiers affectés dans ces territoires, 1500 réservistes originaires des Outre-mer, 1500 gendarmes mobiles non affectés appelés en renfort, et 300 membres du GIGN. Ces effectifs représentent 70% de la population locale et 5,5% des effectifs nationaux de la gendarmerie.

Il est important de s’adapter pour les gendarmes

Le général Lavergne a souligné l’écart significatif entre les statuts juridiques, les cultures et les identités présentes dans les territoires ultramarins, et a insisté sur l’importance pour les gendarmes de s’adapter à ces réalités spécifiques. Il a également noté la présence de phénomènes de délinquance importants, tels que 15% des atteintes aux biens, 25% des atteintes aux personnes, 10% des violences intrafamiliales, 30% des homicides et tentatives d’homicides, ainsi que plus de 50% des vols à main armée constatés par la gendarmerie. Un quart de la grande criminalité nationale est également concentré dans les territoires ultramarins.

Le général a déploré la violence à laquelle sont confrontés les gendarmes dans ces régions, soulignant que celle-ci est plus importante que dans l’Hexagone. En 2023, 50% du nombre total d’agressions contre la gendarmerie nationale ont eu lieu dans les territoires ultramarins. Face à ces défis, le général Lavergne a insisté sur l’adaptabilité constante de la gendarmerie, à la fois au niveau local et central.

La nécessité d’un dispositif sécuritaire souple

Il a décrit son rôle comme une oscillation permanente entre le terrain et Paris, délivrant des appréciations de situation au directeur général de la gendarmerie et au cabinet du ministre, en prenant en compte les spécificités de chaque territoire. Le général a souligné la nécessité d’un dispositif opérationnel souple et résilient pour les Outre-mer, avec des moyens d’autonomie pour faire face à des situations d’urgence en attendant des renforts, comme cela a été nécessaire lors de la crise climatique à La Réunion avec le cyclone Belal.

En outre, le général a mentionné la mise en place de structures dédiées à la gestion de phénomènes criminels, telles que les Task Forces. Ces dernières sont destinées à appuyer la gendarmerie en liaison avec les autorités judiciaires sur des phénomènes particuliers lorsqu’il y a des enquêtes en cours. Il a souligné l’envoi de spécialistes dans un temps donné pour traiter des phénomènes spécifiques.

En conclusion, l’audition du général Lavergne a mis en lumière les défis complexes auxquels la gendarmerie fait face dans les territoires ultramarins, soulignant l’importance de l’adaptabilité, de la coopération locale et internationale, ainsi que de la mise en place de dispositifs opérationnels flexibles pour assurer la sécurité et le maintien de l’ordre dans ces régions uniques.

Rédigé par pandore

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