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4 MILLIONS D’EUROS PRÉVUS POUR L’ACHAT DE DRONES

Un appel d’offres a été publié sur le bulletin officiel des annonces de marchés publics (Boamp). Intitulé  «Drones» , il émane du ministère de l’Intérieur, via le Service de l’achat, de l’équipement et de la logistique de la sécurité intérieure.

Nano-drones

L’appel d’offres du ministère, d’un montant total estimé à près de 4 millions d’euros sur quatre ans, se décompose en quatre lots :

  • Le premier lot concerne environ 565 «micro-drones du quotidien», pour un prix estimé de 1,8 million d’euros (HT). Ces drones doivent faire moins d’un kilo, pouvoir voler pendant vingt-cinq minutes minimum, et à une hauteur de 100 mètres en étant discret. Ils doivent filmer en 4K ou UHD, et avoir une caméra thermique tout en transmettant à 3 kilomètres au moins.
  • Le deuxième lot concerne environ 66 drones «de capacité nationale», plus massifs (8 kilos maximum) mais également discrets à 120 mètres, pour un montant estimé de 1,58 million d’euros (HT). Ils doivent embarquer un objectif filmant à 500 mètres (avec un zoom x30 de jour), voler vingt minutes sans recharge et transmettre au moins à 5 kilomètres
  • Le troisième lot concerne une vingtaine de «nano-drones spécialisés», pour un prix hors TVA de 175 000 euros. Ils doivent peser moins de 50 grammes, avoir vingt-cinq minutes minimum d’autonomie et transmettre leurs images à 2 kilomètres minimum.

Besoins de la sécurité intérieure

Image d’illustration. Besoins de la sécurité intérieure

D’après l’appel d’offres, ces contrats comprennent, outre l’achat des équipements, leur «maintien en condition opérationnelle» et la formation des agents à leur maintenance. Ils s’inscrivent dans un «programme financé par des fonds de l’Union européenne», le Fonds pour la sécurité intérieure (FSI).

D’après le site du ministère de l’intérieur, le FSI se divise en deux volets : l’un centré sur les «frontières extérieures», et l’autre sur « la coopération policière, la prévention et répression de la criminalité, et la gestion des crises ».

Image d’illustration. Ministère de l’Intérieur. SANYO DIGITAL CAMERA

Le ministère de l’Intérieur se contente de préciser que l’accord-cadre répond aux «besoins de la sécurité intérieure (gendarmerie nationale, police nationale et sécurité civile)».

Sans lien avec la situation sanitaire

Dans le contexte de crise sanitaire, l’utilisation de drones se généralise pour vérifier le respect des mesures de confinement, ce qui n’est pas sans inquiéter certaines associations de défense des libertés publiques.

image d’illustration. Les associations de défense des libertés publiques

Une expérience de ce type,  commencée à Nice ( journal Libération du 22/03/2020) , a été étendue à tout le département des Alpes-Maritimes où une entreprise privée de drone épaule policiers et gendarmes, selon  l’agence spécialisée AEF . Dans d’autre cas, d’après l’agence, ce sont les drones de la gendarmerie qui sont utilisés, notamment sur les littoraux de Charente-Maritime, des Côtes-d’Armor, de  Corse , du Pas-de-Calais, de Loire-Atlantique, du Var, ou encore «sur les berges du Doubs, en Haute-Garonne, ainsi qu’aux abords du lac du Bourget (Savoie)».

L’AEF chiffre à 300 le nombre de drones en dotation chez les gendarmes et à 110 chez la police nationale, notant que certains ont été déployés pour faire respecter le confinement à Marseille ou à Lille.

La préfecture de police de Paris utilise ces équipements avec le même objectif dans la capitale, relève  l’AFP . Le ministère de l’Intérieur assure toutefois que la commande n’a rien à voir avec l’actualité : «Cet appel d’offres est sans lien avec la situation sanitaire actuelle, l’expression de besoin et les spécifications techniques ayant été consolidées au cours du second semestre 2019.»

Source : LIBERATION par Fabien Leboucq

Written by pandore

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