À l’occasion du réveillon de la Saint-Sylvestre, le ministre de l’intérieur a mis en place, sous le contrôle des préfets, des mesures destinées à prévenir les accidents graves, les troubles à l’ordre public et assurer l’intervention des secours dans les meilleures conditions. Notamment à travers la mobilisation de la gendarmerie, de la police et des sapeurs-pompiers, le tout complété par des mesures de police administrative tenant compte de la situation sanitaire.
Gérald Darmanin, a été très clair: «La priorité doit être donnée à la lutte contre les rassemblements non autorisés et les phénomènes de violences urbaines». Dès le 10 décembre dernier, l’hôte de Beauvau avait déjà affiché sa fermeté : «Nous serons intransigeants sur les rassemblements non autorisés et les fêtes sauvages ».
Dans la foulée, il avait lâché : «J’ai demandé aux forces de l’ordre de renforcer davantage le dispositif de contrôle», précisant que cela serait fait «avec tact et mesure mais il n’y aura pas de consignes d’indulgence». En clair, policiers et gendarmes seront sans faiblesse face aux resquilleurs.
Crainte d’actes de délinquance
À Paris, où 9 000 policiers seront mobilisés, la préfecture a annoncé la fermeture des débits de boissons samedi et dimanche à partir de 2 heures du matin, prohibant également « toutes activités de danse dans tous les établissements recevant du public ». Les rassemblements de personnes donnant lieu à la consommation d’alcool sur la voie publique sont aussi interdits à Paris.
Les forces de l’ordre contrôleront également le port du masque, qui est de nouveau obligatoire dans les rues de Paris, en région parisienne et dans de nombreuses villes en France, comme à Lyon.
« Nous avons des consignes de tolérance zéro », a précisé mercredi sur franceinfo Rocco Contento, porte-parole du syndicat Unité SGP Police en Ile-de-France.
Gérald Darmanin a également demandé aux préfets de prendre, « à chaque fois que possible », des « arrêtés d’interdiction de vente de combustibles dans des contenants transportables » ou « de vente d’alcool à emporter ».
Des « opérations de contrôle et de sensibilisation » auprès « des revendeurs d’artifices » sont aussi prévues et les représentants de l’État sont encouragés à solliciter des réquisitions auprès des procureurs pour effectuer des « contrôles d’identité appropriés » et des « fouilles de véhicules » afin de « s’assurer de l’absence de transport d’éléments dangereux susceptibles d’être utilisés contre les forces de sécurité intérieure ».
« Tolérance zéro » pour les fêtes clandestines
Le ministre de l’Intérieur a également demandé que les chantiers soient sécurisés et que soit étudiée la « possibilité de fermer tout ou partie des transports publics à compter de 20h00 ». En Ile-de-France, la moitié des lignes de métro seront fermées en soirée.
S’il est interdit de déambuler dans la rue ou de se rassembler en extérieur pour célébrer le passage à 2021, il est toutefois possible d’inviter quelques amis ou membres de la famille chez soi, à condition qu’ils dorment sur place, couvre-feu oblige. Compte tenu de la situation sanitaire, les autorités recommandent de ne pas être plus de 6.
En cas de « fêtes clandestines », les forces de l’ordre ont pour consigne d’intervenir « dans les meilleurs délais », « dès qu’un rassemblement de ce type est signalé ». Outre la verbalisation des participants, « vous chercherez prioritairement à identifier les organisateurs », a écrit Gérald Darmanin aux préfets. Depuis le décret du 29 octobre 2020, qui stipule que la distanciation physique d’au moins un mètre entre deux personnes doit être observée en tous lieux et en toutes circonstances, organiser une soirée est passible d’une amende de 135 euros. Toutefois, les policiers ne sont pas autorisés à pénétrer chez les particuliers sans raison valable.
Le Pandore et la Gendarmerie